11 mars 2016

1 mois au Pérou - Le Bilan


Résumer un voyage n'est jamais une chose aisée. Surtout lorsque ce dernier a été riche en aventures, en découvertes et en rencontres en tout genre. Un voyage, quel que soit sa durée ou sa destination, a la particularité d'apporter ce petit plus qu'on n'avait pas en partant, de changer quelque chose, aussi minime soit ce changement. Comme un déclic par exemple, ou son rapport au monde, à soi.

Parcourir le Pérou en sac à dos pour une durée de presque un mois, cela peut sembler peu pour les habitués des road trip. On a d'ailleurs rencontré pas mal de monde qui bougeait deux, trois mois voire plus dans toute l'Amérique Latine. Mais voilà, comme le dis très justement Olalachick, le voyage est l'expérience de chacun et il ne s'agit pas d'une compèt à celui qui en fera le plus, le plus loin, le plus longtemps. 

"Partir", c'est le mot qui m'est venu à l'esprit quand je me suis retrouvée dans une période de flou total, à la fin de mes études. C'est la première fois que je combinais le "aussi loin" et le "aussi longtemps".
Un ami proche, pour qui les voyages sont une perte de temps et d'argent, m'a demandé un jour quel intérêt j'avais à voyager et à aimer ça (!). Ça ne parait pas évident pour tout le monde. 

Qu'est ce que le voyageur retient de son trip ? 
Qu'est ce que je retire, à titre personnel, de cette expérience incroyable ? 

Une sensation de bien-être inespérée, de liberté et de regain d'énergie. Rien que ça ! Je n'apprends rien à personne : partir, c'est sortir de ce qu'on connait déjà. C'est se confronter à ce qui existe ailleurs. C'est provoquer des rencontres, tomber sur des lieux surprenants, s'en foutre plein les mirettes chaque jour, jusqu'à l'overdose, au mal de crâne. J'ai adoré voir autant de paysages différents, respirer l'air pur des montagnes à m'en exploser les poumons, me perdre dans les ruelles des villages, admirer les tenues traditionnelles des petites mamies, entendre de la musique à chaque coin de rue...


Le Pérou en un mois, c'est partir faire un tour dans le sud en bus et sac à dos, pour explorer d'abord Cusco et la Vallée Sacrée, admirer les vallées verdoyantes, monter jusqu'au Machu Picchu et grimper en haut du Huaynapicchu. C'est dormir dans le village d'Ollantaytambo, dîner à la chandelle un soir de coupure de courant générale, se joindre à la fête du village puis rentrer en courant sous la pluie dans le noir, à l'aide d'une lampe frontale. C'est partir à Puno faire un tour sur le magnifique lac Titicaca sous un soleil radieux, partager un repas avec des gens venus de différents coins d'Amérique Latine, s'habiller avec les costumes locaux, bonnet et jupons flashy avec le gilet à pompons. C'est dormir peu pour poursuivre l'aventure à Arequipa pour un trek de trois jours dans la vallée du Canyon du Colca, avec un groupe et un guide formidable, des paysages à couper le souffle, mais aussi de la danse et des mojitos.
Le Pérou en un mois c'est la visite chez le cousin à Lima pour quelques jours et beaucoup de bouffe, puis à Ica et Paracas pour les réserves naturelles, les dunes et le sandboard. C'est ensuite le départ pour notre trip au Nord, à Mancora et Huanchaco pour la plage, la fête sur le sable en tongs, les peaux couleur écrevisse et le surf ! C'est ensuite le retour en montagne, à Huaraz, pour les randonnées en altitude près des glaciers, les lagunes turquoises, avec pour compagnon le silence et ces paysages toujours aussi verts et époustouflants.































Et puis, partir c'est se confronter à soi-même, parfois.

Ah, si, si.

C'est se décoincer un peu, se faire confiance davantage, compter sur soi, sur l'autre, le ou la courageuse qui a bien voulu partir avec toi et ton caractère pas toujours facile. Se dire que ne pas tout prévoir, ce n'est pas grave, c'est bien aussi, de vivre à fond le moment présent, dans un pays complètement différent du tien, avec une façon d'être et une culture autres. Partir c'est se laisser la possibilité de ne pas tout contrôler, de ne pas savoir, de se laisser surprendre. La première partie était organisée, les chambres des auberges étaient réservées, et puis on s'est laissées porter pour la deuxième partie. En freestyle. Avec une idée mais vague, on a vécu le moment présent encore plus à fond.

C'est faire avec peu, ben oui, ton sac ne contient que 50 litres d'affaires donc tu te débrouilles ma fille mais ton sèche cheveux là, tes trois milles shorts, tes beaux hauts, tu ne les prends pas. C'est finir par sentir son tee shirt de trois jours en se disant "Roh, ça va, je peux le mettre encore un jour! ".

C'est arborer un style particulier. Oui, arborer est le terme, parce qu'on te voit de loin avec ton look improbable à la Quechua, rien ne va avec rien, et tu t'en tapes l’œil avec une patte d'éléphant à vrai dire, et même, c'est plutôt confortable une polaire.

C'est devenir tout terrain : c'est fou comme je peux dormir dans n'importe quelle circonstance maintenant (merci aux bus de nuit, au confort aléatoire des bus locaux et des auberges, aux sirènes de voiture incessantes, aux chiens errants à la grande gueule, surtout la nuit, aux travaux dans l'auberge à 22h). Ou ne pas dormir des masses (les levés entre 2h30 et 7h du matin, y a que ça de vrai). Ou prendre une douche glacée avec indifférence. Voire pas de douches. Mais ça se laisse vivre, bizarrement, tu ne fais plus trop gaffe, avec tout ce que tu vis, ce que tu vois en contrepartie. Voilà, c'est laisser de côté certains conforts parce que ce qui compte davantage c'est l'expérience vécue!

C'est se dire que voyager nous plait vraiment. Que c'est loin d'être une perte de temps. C'est se dire "Je peux le faire, je le fais, là, maintenant". Je m'imagine même partir seule un jour désormais, grâce aux mecs et aux filles solos rencontrés sur le chemin.

















Plages, montagnes, dunes, lagunes, glaciers, forêt amazonienne ... Le Pérou, c'est mille petits pays finalement. On a encore un million de choses à voir là-bas. Et dire qu'on ne parle que d'un pays d'Amérique Latine, il y a tout un continent à découvrir encore! J'étais loin d'imaginer cette grande diversité. Loin d'imaginer plein de choses, en fait. Du coup, on repart quand ? 



1)Photo prise en haut du Huaynapicchu, à Machu Picchu, Cusco. Tu peux également admirer mes magnifiques chaussettes roses. 
2)Photo prise à Huaraz, au marché, avec une super mamie en premier plan.
3)Sur le lac Titicaca, à Puno
4)La Vallée Sacrée, Cusco
5)La Lagune 69, Huaraz
6)En randonnée vers la lagune 69, Huaraz
7) En allant au glacier Pastoruri, Huaraz
8) Coucher de soleil à Mancora, plage.
9)La vallée du Canon del Colca, Arequipa.
10) Marché au village de Pisac, Vallée Sacrée, Cusco

Les aventures au Pérou feront l'objet d'articles spécifiques pour chaque étape !

2 commentaires :

  1. Pff ça fait rêver :). Quels sont tes coups de cœur et déception de ton voyage au Pérou ?

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    1. Faire rêver, c'est le but ;) Le voyage en lui-même fut un coup de coeur pour la variété des choses qu'il y a à découvrir, mais je retiens en particulier le très beau trek du canyon de Colca, qu'il est possible de faire par ses propres moyens, mais aussi les magnifiques randonnées en montagne à Huaraz, ce sont les deux lieux qui m'ont le plus procuré les sentiments de plénitude et de liberté ! Et puis, ce que j'aime par dessus tout c'est de pouvoir apercevoir un bout du quotidien des habitants, leur parler en espagnol, apprendre quelques mots de Quechua, s'intéresser à leur mode de vie etc. Ça, c'était vraiment chouette! Il n'y a pas eu de déception à proprement parler. Pour la prochaine fois, par contre, j'aimerais moins me reposer sur les parcours en groupe, et davantage faire les trek et autres randonnées par mes propres moyens! Est ce que le Pérou fera partie de votre prochain tour du monde ? ;) Merci pour votre passage, à bientôt !

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